L’attente

L'Attente

Ça crise , ça gronde…

Nombreux sont ceux qui redécouvrent la marche à pied ou le bonheur de pédaler.

Nombreux sont ceux aussi, qui sans bouger, se dirige vers une maîtrise extrême du verbe

attendre.

Définition du Larousse , il est toujours bon de citer ses sources:

Attendre : verbe transitif du latin attendere, être attentif.

Rester en un lieu jusqu’à ce que quelqu’un arrive, que quelque chose soit prêt ou se produise.

Et c’est là que toute la finesse de cette définition prend sa place.

Attendre que quelque chose se produise…

Attendre qu’un train arrive en gare, attendre que le bus se dessine à l’horizon comme une délivrance pour mettre fin à l’attente. 

Attendre qu’une solution vienne enfin pour que cette attente ne soit plus.

L’humain est ainsi fait que la patience allant souvent de paire avec l’attente ne va pas de soit.

Nous sommes là, à attendre et peut importe de quoi ou de qui il s’agit, notre regard est perdu, allant de gauche à droit hagard. Notre estomac prend des allures d’acrobate du cirque Gruss faisant à sa guise et à notre grand désespoir des doubles, voir des triples salto sans filet de secours. 

Permettez moi cette comparaison: notre attente sur ce quai de gare est en tout point semblable à l’attente du coup fil amoureux. On est là à ne savoir quoi faire, à tout imaginer du pire au meilleur, à se ronger les sangs impuissant, l’attente est statique et finalement perfide.

Nous ne souhaitons qu’une seule chose y mettre fin mais comment si l’autre ne se manifeste pas.

Ainsi sur ce quai de gare le conducteur de train prend, sans le savoir, des allures de prince charmant tant attendu, pour qui nous serions près à décrocher la lune, pour qu’il soit là, enfin, près de nous. 

Que notre regard croise le sien, qu’un sourire s’échange comme dans un monde où tout serait apaisé, calme et heureux.

Mais le conducteur ne vient pas, lui aussi attend un signe et nous restons là sur ce quai de gare dans cette attente interminable.

Replongeons un instant dans nos classiques d’adolescence: incontournable Roland Barthes  classique des classiques“ fragments d’un discours amoureux”

L’attente 

un mandarin était amoureux d’une courtisane.

“ je serais à vous, dit elle, lorsque vous aurez passé cent nuits à m’attendre assis sur un tabouret, dans mon jardin, sous ma fenêtre”

Mais, à la quatre-vingt-dix-neuvième nuit, le mandarin se leva, prit son tabouret sous son bras et s’en alla. 

Des questions ? pas de questions ? ça m’arrange.