Miroir, mon beau miroir, enfin 50 ans !

Miroir mon beau miroir, enfin 50 ans

Ô rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie …
Sûrement pas !

Notre société voue un amour sans bornes à la jeunesse, cette belle jeunesse qui porte sur ses frêles épaules notre avenir mais également notre héritage.
Cette jeunesse là qui enchante les cours de récréation est pleine de joie et d’espoir.

Il est une autre jeunesse plus sournoise, plus éphémère, peut être, c’est celle de la beauté innocente et parfaite, que l’on prend plaisir à nommer “beauté du diable”.
Jeunesse incontrôlable de nos 20 ans où le monde nous paraît trop petit pour combler nos attentes, tant nous pensons savoir mieux que quiconque, que dire et que faire.
Avouer qu’à 20 ans nous avons fait les 400 coups c’est d’une banalité affligeante ou une simple évidence et à celle ou celui qui en écho dira “ ah non pas moi” l’écho répondra “dommage”.

L’âge avançant, la vie se tricotant de souvenirs aux multiples couleurs, elle s’écrit à l’encre de nos larmes et de nos rires. Et puis il y a cette phrase comme une question en suspend : “ qu’il y a t’il de plus doux : la vingtaine insolente et insouciante ou la cinquantaine consciente et légère ?
That is the question ?…Pas tant que cela.

Pour avoir pleinement vécu les deux, sans retenues aucunes, sans doute même infime,
la cinquantaine est un havre de paix, une source infinie de bonheur simple et désiré.
L’âge où l’on sait sans savoir tout en sachant que l’on ne sait pas.
L’âge où l’on se permet de dire mais en ayant pensé et réfléchi un peu avant.
L’âge où l’on se permet également de se taire, parfois, car ce que l’on sait surtout c’est que le temps qui s’écoule est précieux et ne mérite en aucun cas d’être gaspillé.

La femme à 50 ans est un bijou, certains ont encore du mal à s’en remettre !
Il n’y a là aucune prétention, un brin d’humour, certes, mais teinté fortement de réalité.
J’insiste et je signe.
En revanche cette plénitude magnifique, ne peut se déjouer d’un accro de taille, au sens propre et figuré pour la taille …
Le passage à la cinquantaine est digne d’un saut à l’élastique sans élastique.
Le corps reprend ses droits qu’il nous avait donné si généreusement à l’abord de nos 20 ans. Dame nature se transforme en la pire ennemie qui soit.
Elle nous fait passer sans prévenir, la bougresse, du chaud au froid, nous donnant parfois
l’impression de sortir du sauna sans même être passé devant.
Nos petits penchants gourmands que nous soyons “bec sucré ou salé” prennent des allures d’excès gargantuesques tant nos hanches s’arrondissent à la vitesse de la lumière et notre humeur emprunte à sa guise les montagnes Russes.
Mais si dame nature peut nous jouer des tours, nous pouvons aussi la dompter et remettre de l’ordre dans ce capharnaüm.
Le corps en ce sujet est de la pâte à modeler, avec un peu de volonté, beaucoup… Du temps, de la patience, la tempête passée tout redevient comme avant, ou presque, en mieux !
La vie à 50 ans prend des allures de liberté maitrisée, voulue et assumée.
C’est l’adolescence à l’envers, en faisant fi des 28 jours enfin !
Le sujet a été longtemps tabou, il est encore. En revanche toutes celles qui sont femmes et magnifiquement heureuses de l’être, savent que, quoiqu’il soit dit, la vie, précieux cadeau du ciel, peut commencer en soufflant nos 50 bougies, d’ailleurs nous ne les soufflons pas, nous ne les mettons même pas sur le gâteau, nous nous contentons juste de vivre, encore et encore, plus que jamais.
À 50 ans nous sommes au zénith de notre savoir faire, performantes et subtiles, courageuses et efficaces. À bon entendeur salut !