Le son du jeune tambour

Entendez-vous le pas fier du jeune tambour qui ouvre la marche, convaincu qu’il reviendra vainqueur du combat qu’il mène contre le va-t-en guerre.

Entendez-vous son souffle court, son coeur battant. Malgré ses mains tremblantes le jeune tambour garde le rythme et l’espoir de la victoire vissé au corps.

Entendez-vous, au loin, les voix qui appellent à la paix. Entre les cris et les pleurs que les bombes veulent faire taire à jamais, ces voix ne cessent pas, elles se relaient, persuadées que la paix ne peut s’éteindre.

Mais serait-elle aussi fragile qu’une flamme de bougie qui en dépit du choeur des prières incessantes qui portent en elle tant d’espoir, s’éteint au moindre souffle.

Combien de larmes en direct faudra t-il encore, combien de corps sans vie filmés à la hâte de peur que les tirs ne soient aussi pour ceux qui se veulent et se doivent d’être le relais de l’horreur existante.

Nous sommes là, les yeux fixés à l’écran depuis bien trop longtemps, téléspectateurs attentistes et impuissants, d’ailleurs, des deux, lequel état est le plus insupportable ?

Nous pensions, candides que nous sommes, que le mot guerre ne pouvait en nos terres ne s’utiliser qu’au passé. Pourtant d’aussi loin que nous puissions nous rappeler les mots: conflits, combats, affrontements, victimes et tout ce qu’ils engendrent résonne à nos oreilles, existant bel et bien, ici ou là sur notre planète.

Seulement, nous sommes ainsi faits, tant que tout cela ne se déroule pas à notre porte nous pratiquons avec aisance la politique des trois singes «  rien vu, rien entendu, rien dit »

Ne voyez là aucun jugement, nous sommes tous, peut être à des degrés différents, logés à la même enseigne du: « ce n’est pas chez nous « Ce fameux « chez nous » qui nourrit tant de polémiques ubuesques, tant de convoitises indécentes, tant de guerres de territoire.

Et voilà: la terrible boucle est bouclée, nous revenons face au va-t-en-guerre.

Le va-t-en-guerre n’a ni compréhension, ni patience, ni empathie.

Il voue un amour sans limite à son nombril et ce dernier est une mappemonde, le va-t-en-guerre veut le monde à ses pieds pour ne pas dire à sa botte.

Il est sans foi ni loi, mais il est, c’est peut être cela qui fait trembler les mains du jeune tambour même si son courage vaut celui de tout un monde.

Si d’aventure, tout un monde croyait, comme le jeune tambour, plus fort que tout en la victoire pour une vie libre.

Si tout un monde s’unissait pour que la paix ne soit plus ni en danger, ni discutée, ni remise en question.

Imaginez tout un monde uni dont les battements de coeur seraient si forts que la terre en tremblerait et dans une action solidaire, cette dernière se déroberait sous les pieds du va-t-en-guerre jusqu’à l’ensevelir.

Mettez le nom qui vous plait sur le va-t-en-guerre, il y en a malheureusement encore pléthore sur notre terre, mais surtout que ne soient jamais oubliés tous les noms qui ne raisonneront désormais qu’au passé et que le va-en-t-en guerre tue une deuxième fois en niant ses actes.

Je veux croire, comme le jeune tambour à la victoire de la paix partout où elle est bafouée.

Certes aujourd’hui ignore tout de demain.

Souhaitons à ce jour simplement que demain soit.