Permettez que je vous écrive Monsieur Olivier Daudé

Olivier Daudé

Permettez également que j’emprunte c’est formule de lettre que j’exerce chez vous régulièrement.

Vous, plus que quiconque, savez que l’emploi du “ Monsieur” chez moi possède deux nuances: celle de la distance soulignant une réserve certaine ou celle d’un très grand respect. C’est ce dernier, en cette lettre que je vous adresse, que je veux mettre en exergue.

Tout d’abord le respect au journaliste que vous êtes, et ce, depuis déjà de longues années.
Il n’a pas fallu un grand nombre de celles ci, pour que vous sachiez, au plus juste, ce que signifiait l’exercice du journalisme. Être le relais de ce qui se dit, se fait, se produit sans changer les contours d’une vérité essentielle. Dit ainsi cela peut paraître simple, basique c’est pourtant extrêmement complexe et subtile.
Cette authenticité et ce désir de vérité vissés au corps chez vous m’a toujours séduite.

À l’heure de notre première rencontre, nous étions beaucoup plus jeunes, certes, mais tout aussi passionnés que nous le sommes aujourd’hui.
Vous aviez déjà ce sourire complice et bienveillant, cette foi absolue dans le désir de bien faire, mais le sérieux dans le travail qui était, et est toujours le votre, ne gommait en rien cette folie légère, cet amour de la vie, du partage, à ce jour, je peux en témoigner: ils sont intacts.

Nombreux sont les souvenirs que nous nous sommes tricotés au fil des années dans un duo qui jamais n’est passé au duel. L’un de nos points communs est d’avoir un nombril, qui, n’en déplaise aux bouches qui affectionnent le fiel, ne ressemble pas, ou plus ( ménageons les susceptibilité tout en restant nous même) à une mappemonde.

J’ai toujours apprécier votre savoir dire, votre savoir écrire, tout autant que votre savoir faire.
25 ans plus tard, j’apprécie jusqu’à l’admiration encore une de vos qualité première: savoir prendre du recul, mettre un peu de calme sur la passion pour que les mots dits, soient posés et non jetés.
Je ne peux que vous saluer dans un battement de coeur sincère de m’avoir longtemps, souvent …Soutenue et consolée aussi dans ces moments où nul mot ne peut gommer la peine.

Il est temps aujourd’hui de vous remercier pour ces éclats de rires si nombreux, ces heures de route à imaginer un monde meilleur ( celui de la radio entre autre), ces nuits interminables passées sur les bancs de montage, ces heures au petit matin des dizaines de dimanches à écrire à quatre mains en désirant être meilleur et plus encore à la hauteur de l’autre.
Ces escapades parisiennes, où là, une fois de plus l’écriture était notre grand partage.

À ceux qui pensent et disent que l’amitié entre homme et femme n’est possible, je crois que nous sommes la preuve vivante du contraire. Ce qui ne veut pas dire que votre charme irrésistible n’a eu aucun effet sur moi. Ah ! je vous vois sourire.

Il y a eu des années d’échanges intenses, des années de brouhaha, des années de silence et puis il y eu cette année 2020, où là, une fois de plus, les mots nous ont unis. Votre générosité spontanée m’a offert à nouveau la mise en lumière de la plume.
La langue française, je l’ai souvent dit possède deux mots magiques et presque similaires “ merci” et “ je t’aime “
Connaissant votre pudeur, s’il vous plait, Monsieur Olivier Daudé, en conclusion de cette lettre veuillez accepter les deux de ma part comme un cadeau qui traversera le temps encore longtemps, je le souhaite.

Merci,
Je t’aime.

Hélène Lacore kamm