Pourrons-nous nous pardonner

Pourrons-nous nous pardonner

Ces derniers temps nous avons à maintes reprises pu lire ça et là cette phrase sous différentes variantes «  pourrez vous nous pardonner ».

Telle une prière les mains jointes et le coeur serré, la gorge nouée d’avoir succombé à la pire chose qui soit : l’indifférence.

Cette terrible indifférence qui mène à la mort.

Comment cela est ce possible ? Comment pouvons nous être aussi vils ?

Nous qui nous targuons de savoir faire, de savoir être, de connaître mieux, d’être un exemple, allant jusqu’à parfois nous poser en référence, comment nommer cette indifférence qui a laissé un homme à terre sous les yeux aveugles des passants. Ces passants que nous sommes, nous tous chaque jour.

Peut être que René Robert a trébucher ou perdu l’équilibre, en revanche cet homme nous l’avons laissé au sol durant des heures sans nous en préoccuper. Que la rue, l’asphalte, soit le lieu d’un dernier souffle je ne crois pas qu’il y ait pire exemple à donner de ce que nous sommes devenus.

Certes nous en avons parlé, car cet homme était un photographe dont le talent n’était plus à prouver, mais le dernier cliché qu’il nous a laissé est d’un réalisme glaçant.

Sommes nous devenus ce que nous laissons paraître: sans coeur, sans compassion, sans empathie aucune, sommes nous des êtres aussi peu humain que cela ?

Certes il est encore des voix qui s’élèvent ça et là pour s’enquérir des maux de notre monde et rappellent aux mémoires amnésiques que par exemple un enfant ou toute autre personne qui dort dehors dans un pays comme le notre ce n’est pas tolérable, d’ailleurs pas plus ici que là bas. Ce fameux là bas qui a pour beaucoup des allures de mirage tant il paraît loin et donc inexistant. En revanche force est de constater que même si la pire des misères, le plus grand dénuement s’installe à nos portes nombreux sont ceux qui détournent le regard , et comment faire autrement ?

C’est humain, terriblement humain: la peur.

La peur, la crainte que ce « plus rien » ne nous attrape à notre tour comme une ombre maléfique trop puissante et trop violente pour qu’on ne puisse la combattre.

Tout cela est bien sombre je vous l’accorde, notre monde n’est pas des plus doux.

Et pourtant, comme une brise légère insoupçonnable alors que nos larmes coulent sur nos coeurs, nos yeux s’éclairent d’un espoir cherchant un peu partout pourquoi et comment.

Appelons cela: l’instinct de survie, l’optimisme indécent ou tout simplement la vie.

Que cette dernière soit un temps soit peu belle et agréable nous en rêvons. Et nous en rêvons si fort qu’il est impossible qu’il en soit autrement pour nous, égoïstement, mais aussi pour les autres car nous sommes et resterons humains et citoyens du monde.

Il en va de notre survie et de notre dignité d’Homme de ne pas baisser les bras, ne pas accepter une bassesse d’esprit et d’action si facile, si méprisable.

Nous nous devons de rester debout et d’aider ceux qui sont à terre à se relever.

Vivre les yeux ouverts sans détourner le regard, faire face à ce que nous redoutons sans craindre que ce soit une fatalité contagieuse.

Plus nous serons convaincus et plus nos actes seront dignes de ce que nous sommes avant tout c’est à dire des humains, simples peut être, mais soyons le sans faillir, soyons magnifiquement humains sans en déroger un seul instant.

Acharnons nous à rendre ce monde un tout petit peu meilleur et le vouloir c’est déjà réussir.