Si nous parlions d’amour
Permettez que j’omette durant quelques lignes tous sujets agitant notre monde de façon trop violente pour ne garder qu’une seule actualité plus légère écrite sur nos calendriers: le printemps. Il est là fidèle au rendez vous et avec lui toujours la même ritournelle: c’est la saison de l’amour.
« L‘amour est comme le vent nous ne savons pas d’où il vient »
Il serait fort compliqué de démentir Honoré De Balzac voir fort prétentieux et que celle ou celui qui prétendrait savoir ce que le monde entier ignore n’hésite surtout pas à nous informer.
C’est peut être cela la magie de l’amour, ne rien savoir, ne rien voir venir, ne rien contrôler, ne rien décider. L’amour s’invite ou s’impose comme bon lui semble.
Un échange de regards, un mot, un sourire et il prend le coeur à lui faire battre la chamade.
L’amour fait fi de la couleur de peau, de la religion, de l’âge, l’amour fait fi de tout, il est son seul maître et n’obéit à aucune règle.
Nous aimerions pourtant, bien des fois, pouvoir le dompter, le conseiller même, candides que nous sommes, mais il s’amuse de nous et prend à sa guise maints et maints chemins.
Il n’est pas rare que nous nous souvenions du lieu, du jour, de l’instant où l’amour prend notre coeur en revanche notre mémoire nous fait toujours défaut quand il s’agit d’expliquer comment ce dernier voit le jour et pourquoi.
Ah… Les fameux « comment et pourquoi »
Sommes-nous à ce point obligés de tout expliquer sans laisser la moindre place au mystère.
Nous avons là, devant nous, le sujet qui fait tourner les têtes au sens propre et figuré, le sujet qui use jusqu’à l’épuisement depuis bien des siècles les plumes les plus aguerries sans que ces dernières n’aient pu, malgré leur acharnement, réussir, à en faire le tour.
La phrase est longue, je vous l’accorde, dite à voix haute elle essouffle tout comme notre sujet.
Décidément serait t’il aussi compliqué d’évoquer le sujet de l’amour que de vivre ce dernier ? Ne tombons pas dans ce piège du « amour égal souffrance » c’est bien trop facile, c’est surtout bien trop léger car amour égal « équation à x inconnus »
Non pas que nous serions contre un long fleuve tranquille mais cela ne rime pas avec ce mot, qui, au pluriel passe au féminin, signe sans nul doute d’une grande complexité indiscutable. Et pourtant nous en discutons et nous pourrions le faire durant des heures sans nous en lasser tant le sujet amoureux nous intrigue, nous agace, nous ravie, nous fait rêver, nous fait rire, nous fait pleurer, pour finalement à un moment ou à un autre nous laisser sans voix.
Quel sujet détient autant de facettes, provoque autant d’émoi, suscite autant de questions ? Certes j’en vois deux ou trois autres, en revanche ce dernier est bien placé pour quelques maux de tête reconnaissons le et c’est là le moindre mal qu’il provoque, tant les maux du coeur peuvent être délicieusement douloureux mais c’est après que nous le savons. Car finalement la plus grande souffrance ne serait elle pas quand l’amour ne se conjugue plus à aucun temps ?